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True Blood

« L'apocalypse est au commencement de soi, puisque la fin précède toute naissance »

« L'apocalypse est au commencement de soi
Puisque la fin précède toute naissance »
Victor-Lévy Beaulieu

« Faites silence, votre chien est mort. »

Que signifie donc cette expression loufoque? Que vos projets ont échoué. Des siècles durant, la Sainte Église a entamé une campagne de désinformation à l'échelle mondiale en ce qui concerne tout ce qui sort de l'ordinaire, tout ce qui échappait à son contrôle. Les hommes d'Église commencèrent par diviniser le Messie avant de faire de sa femme une prostituée. Après avoir brûlé les effigies des anciens dieux et imposé des guerres sanglantes pour propager leur religion, ils massacrèrent les libres-penseurs, les sages-femmes et tous ceux qui ne pensaient pas exactement selon ce que leur doctrine imposait en les faisant passer pour des sorciers. Et enfin, ils nièrent l'existence du surnaturel en dissimulant tous ces phénomènes sous d'imperméables chappes de mensonges. Ainsi les réalités devinrent-elles des contes que l'on racontait encore et toujours aux enfants afin de les effrayer assez pour se faire obéir... Les sorcières furent oubliées, les loups-garous mis aux oubliettes... les vampires relégués aux contes et aux romans tels que le classique Dracula. Fermez vos yeux et ouvrez grand vos oreilles, repoussez les limites du réel. Si vous appreniez que tout ce qui a hanté votre enfance, alors que vous priiez pour qu'ils ne se trouvent pas sous votre lit, existe réellement? Les vampires ont toujours existé, et courent encore librement dans vos rues, vous observent lorsque, naifs, vous vous endormez...

« Le vampire est une créature chimérique non-morte et non-vivante qui, suivant divers folklores et superstitions populaires, sort du tombeau pour sucer le sang des vivants afin d'en tirer la force vitale. La légende des vampires puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et l'on retrouve des êtres légendaires dotés de caractéristiques des vampires dans toutes sortes de cultures à travers le monde. Dans les traditions folkloriques, les vampires étaient dépeints comme des revenants en linceul qui, visitant leur aimée, causaient mort et désolation dans le voisinage. Les vampires sont les héritiers de la malédiction de Caïn, qui fut condamné à errer éternellement pour avoir tué son frère Abel. Ils peuvent la transmettre à leur tour à un mortel par un acte qu'ils nomment l'Etreinte, et qui consiste à vider la personne de son fluide vital avant de lui faire avaler un peu de leur propre sang. Le mort se ranime alors, et sera à son tour immortel, mais obligé de se nourrir de sang frais. » WIKIPEDIA

Dans la ville écossaise de Glasgow, on a installé un nouveau régime et par le fait même révélé à la population l'un des secrets les mieux gardés: l'existence des vampires. C'est par le biais d'une nouvelle boisson créée par des chercheurs britanniques, le Tru Blood, que le programme fut mis au point. En effet, cette substance est en fait du sang synthétique permettant aux vampires de se nourir sans tuer qui que ce soit. Ainsi le gouvernement a-t-il choisi Glasgow comme cobaye pour obtenir une réponse: les humains et les vampires peuvent-ils coexister en paix? Cette réforme a attiré de nombreux vampires repentants, mais également les vampires conservateurs ainsi que la famille royale du monde vampirique, qui attendent de voir comment se dérouleront les choses. Une chose est sûre: ce régime ne s'installera pas tant que les conservateurs pourront avoir leur mot à dire. Les malheurs ne viennent jamais seuls, dit-on.

Avez-vous déjà dansé avec le diable sous la pleine lune?

(c) True Blood
by JOKER
d'après une idée originale de Panzanii
basé sur la série True Blood

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Où: Glasgow, Écosse
Quand: 2009
Qui: humains, vampires et humains avec dons
Quoi?: on a créé un sang synthétique, le Tru Blood, permettant aux vampires d'arrêter de se nourrir de sang humain. C'est à Glasgow que le gouvernement britannique décida de faire passer le test: oui ou non, les vampires et les humains seront-ils capables de coexister en paix? Malheureusement, ce nouveau programme n'attire pas que les vampires repentants... Certains vampires conservateurs ont accouru afin de voir ce qui se passait... et ont décidé de rester afin de mettre des bâtons dans les roues de ce régime.

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« Les dangers visibles nous causent moins d'effroi que les dangers imaginaires »

« Mon cher, vous croyez réellement ce que monsieur MacGregor vous dit en ce qui a trait aux... vampires? »

Ce dernier mot, prononcé avec hésitation d'une voix agressive, résonna dans la pièce claire avec un ton amer, dégoûté. Vampire. Ce mot lourd de sens impliquait de bien nombreuses situations. L'existence de ceux-ci avait été récemment révélée au grand jour afin de protéger les humains de ces traqueurs sanguinaires et assoiffés. On les identifiait avec aisance, lorsqu'on avait l'oeil: un air de danger léthal, repli sur soi-même, mais surtout une soif brûlante, dévorante, qui perçait même à travers leur regard... Malgré le fait que jeune femme contemplait l'horloge, semblant fascinée par le mouvement rotatoire qu'imprimaient les rouages aux aiguilles, elle ne perdait pas la moindre parole de la conversation se déroulant entre le scientifique et son époux. Les mots ayant défilé au cours de l'argument au ton mélodramatique se brouillaient dans son esprit. Vampires. Sang synthétique. Coexistence. Se relevant de son fauteuil bordé de velours, Elena Witshire, femme du maire de la ville, se dirigea de son pas lent mais dangereux, telle un grand fauve, pour s'approcher de celui qui avait osé avancer une telle hypothèse. Que les vampires puissent exister et surtout, qu'on leur offre la possibilité de s'intégrer aux humains, de vivre avec eux puisqu'ils se nourrissaient d'un sang synthétique lui semblait blasphématoire. Son fier visage pointé sur lui, qui fondait visiblement dans ses souliers, souhaitant visiblement se trouver ailleurs, elle le regarda finalement dans les yeux, le transperçant de son regard froid et calculateur.

« Une boisson synthétique, dites-vous. Et dites-moi, docteur, ce qui les empêchera de venir nous mordre, concrètement? Comment peut-on nourrir un lion de tofu en espérant qu'il s'en contente sans dévier du droit chemin? Et quand quelqu'un mourra? Qui donc? Votre femme, y avez-vous pensé? Et vos enfants, eux? »
« Madame Witshire, croyez bien que je comprends votre embarras. Mais que faites-vous de ces vampires repentants qui souhaitent simplement avoir droit à une nouvelle vie? S'ils peuvent se contenter de ce sang synthétique, vous savez aussi bien que moi que le résultat ne sera que positif: les nécéssités face au sang seront amoindries grâce au Tru Blood. »
« Vous savez pourtant que lorsqu'un toxicomane est privé longuement de sa drogue, son envie d'avoir accès à celle-ci n'en devient que plus grande. Quand nous ferons face à un massacre, parce que celui-ci va avoir lieu, fiez-vous à moi sur ce point, que ferez-vous? »

James MacGregor, désemparé, se retourna vers George Witshire, maire de la ville de Glasgow. Le gouvernement avait mis un projet pilote au point après la création de ce sang synthétique, justement. Il s'agissait d'un premier essai, dont le théâtre serait la ville écossaise de Glasgow, assez populeuse pour que l'échantillon soit représentatif, mais tout de même reculée. Le but de cet essai était aussi simple que potentiellement dangereux: parvenir à rendre possible la coexistence entre les vampires et les humains dans une seule ville afin d'unifier pour la première fois ces deux races. Les recherches liées au développement du « Tru Blood », le sang de substitut, représentaient d'incalculables heures de travail fastidieux et acharné étalées sur dix ans. L'homme de science précédait une délégation officielle du gouvernement, afin de présenter la situation au maire. Car à vrai dire, on requérait l'avis de ce dernier sans considérer un refus comme étant une réponse possible...

(c) True Blood
by JOKER
d'après une idée originale de Panzanii
basé sur la série True Blood

« Dès le premier baiser vous êtes verts d'épouvante, parce que vous sentez que cela ne pourra pas durer »

Le regard fasciné que je lui portais ne semblait nullement l'intimider. Son regard sombre avait croisé le mien et, en un instant, j'oubliai absolument tout: qui j'étais, ce que j'étais venue faire là-bas... seuls importaient ses yeux, l'odeur de sa peau, la couleur châtoyante de sa chevelure d'ébène. Un regard. L'espace d'un minuscule instant, et je n'existais plus. L'être nocturne s'approcha de moi de sa démarche lente et assurée, comme s'il savait pertinament que son visage semblait avoir été sculpté par un quelconque ange ayant ar la suite oublié son chef d'oeuvre sur Terre, afin que je puisse le contempler de tout mon soûl, m'enivrer de son visage, de la calme brillance de ses yeux bleus comme un ciel hivernal, descendu du ciel ou en pleine ascension des enfers, venu pour me damner de sa présence hors du commun, m'interdire à jamais l'accès au ciel... Car oui, je me serais volontiers mille fois damnée afin de seulement frôler sa peau que je devinais douce comme le plus fin de satin. Voilà qu'il s'approchait davantage... Sa voix me fit frémir, m'accrochant au plus profond de mon âme, me tirant à lui tel le plus acéré des hameçons, pourtant enserré de la corde la plus douce qui soit... Peut-être était-ce ce qu'on appelait le coup de foudre, qui sait? Le coup de foudre me semblait soudain bien fade, tel un amer tas de cendre que l'on comparait à un brasier féroce, brûlant, ardent... Son regard fixé sur le mien, venant me chercher aux tréfonds de moi, me fit perdre toute volonté. Mon âme était sienne, tout comme mon corps tendu comme la corde d'un arc...

« Il était temps que vous remarquiez... je suis désolé. Je n'ai pas pu m'empêcher de vous... dévorer des yeux depuis que je suis arrivé... » De me dévorer des yeux? Avait-il seulement entr'aperçu le regard fiévreux que je lui décernais depuis l'instant où il avait pénétré en ce ar plutôt mal fâmé pour qui ne connaissait pas l'endroit? C'était complètement désert, cette nuit-là... même le patron était parti regarder le foot dans son bureau. Je déglutis difficilement, comme si ma gorge avait décidé de créer un noeud de son propre chef. La nervosité transparaissait dans mon regard, j'en étais absolument certaine. « Je... ce n'est rien... » Quelles piètres excuses alors que lui-même parlait si aisément... Ses magnifiques prunelles étaient fixées contre les miennes, comme si elles pouvaient m'attirer, m'agripper solidement avec une férocité sans équivoque. « Suis-je bête. Je suis confus, j'ai exceptionnellement manqué de courtoisie. Je m'appelle William, William Lakeshore... à qui ai-je l'honneur? » Je ne pus m'empêcher de frissonner en entendant à nouveau sa voix de velours. Je crus un instant défaillir, mais la perspective de m'évanouir et d'ainsi perdre les précieuses minutes me séparant de mon réveil (car c'était bien un rêve, j'en étais certaine) me scandalisait d'avance. Je lui répondis, rougissant de honte. William Lakeshore. Je faisais mentalement rouler son nom sur ma langue. Cela semblait tellement beau, tellement aristocratique qu'instinctivement, je ne souhaitais pas dévoiler mon propre nom. « Mary... Mary Travers. » Je détournai les yeux au prix d'un intense effort de volonté.

« Enchanté, Mary. Cet endroit me semble très peu approprié pour entretenir une conversation convenable. Que diriez-vous de sortir pour aller au café de l'autre côté de la ruelle? » Je l'aurais bien accompagné au bout du monde, jusqu'à la lune pour ne plus jamais revenir, s'il l'avait fallu... Mais je songeai aux rumeurs qui couraient, sur ce que cachaient les ombres de la nuit, dans cette ville... il aurait mieux vallune pas s'aventurer trop loin, je ne me serais jamais pardonnée que quelque chose de mauvais vienne porter ateinte à cet homme au visage d'ange, aussi lui fis-je part de mes inquiétudes. « La ruelle? Ce n'est pas prudent ici, la nuit... vous ne saviez pas? » Il rit négligemment, d'un rire bref mais pas moqueur, simplement par amusement de la situation, semblait-il. « Je ne sais pas ce qui semble vous troubler... mais je prendrai soin de vous, ne vous inquiétez pas. » Vraiment, j'allais m'évanouir et lui tomber dans les bras. Tout en lui semblait me hurler de me rapprocher de lui: sa voix, son visage... même son odeur était diablement attrayante! Finalement, rassurée par cette voix, cette voix si grave et pourtant si douce à la fois, je lui murmurai mon assentiment. Qu'il fasse ce qu'il voulait, tant que je restais avec lui... « Je... d'accord. » Il me rattrappa lorsque je trébuchai de mon siège en me levant, étourdie et ébahie.

Tout se passa très, très rapidement, exactement comme dans l'un de mes songes. Je marchais à ses côtés, ayant la nette impression d'évoluer autour de lui telle un satellite: s'il déviait légèrement vers la droite, je ferais aussitôt de même, de peur qu'il ne s'éloigne trop... Comme il était pâle! Ainsi, dans la pureté de la lumière de l'astre lunaire, j'apercevais les détails si parfaits de son visage, ses yeux perçants qui se posaient souvent sur moi tandis que son sourire irrésistible était légèrement étiré sur ses lèvres. Puis, il fondit sur moi. Son baiser fut doux, rempli d'une douceur exceptionnelle, mais surtout d'une douleur effroyable. Le contact de ses lèvres froides comme la glace contre ma peau me fit frissonner avant que mes lèvres ne s'entrouvrent tandis que ses dents aiguisées s'enfonçaient lentement dans la chair tendre de mon cou Lentement, au rythme de mon fluide vital qui s'échappait, bu avec avidité par le démon au visage d'ange, ma vie s'échappait également à grands flots, bue par le vampire. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait... Sa besogne terminée, il prit mon cadavre, cette enveloppe charnelle blanche comme un linge, la déposa doucement par terre et ferma mes yeux mort qui fixaient le ciel, incapables de voir le ciel piqueté d'étoiles au-dessus de mon visage, incapable de sentir le liquide jeté sur moi ni de voir l'étincelle qui fit de ma dépouille un brasier incandescent...

(c) True Blood
by JOKER
d'après une idée originale de Panzanii
basé sur la série True Blood